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il
venait frapper sur le bateau et demandait l'autorisation de monter à
bord. On faisait le tour, on jasait un peu. Il refaisait le même
manège que moi! Et juste avant de partir, chaque fois, soit sur
un mât, soit sur une cloison, il embrassait La Licorne
en laissant échapper quelques larmes. Ça sera toujours son
bateau à lui. |
à
l'automne, je trouverais ma valise sur le perron. Je n'aurais pas eu de
reproches à faire à qui que ce soit parce que, moi, je vivais
ma vie pendant que ma famille m'attendait, et elle n'y était pas
obligée. Par contre, je passais tout l'hiver à la maison.
Je présume que ma femme était contente quand je revenais à
l'automne, mais elle devait l'être aussi quand je repartais au printemps!
Mes enfants, je les ai connus quand ils ont eu 16, 17 ans, à l'âge où ils ont pu monter à bord et communiquer réellement. Ont-ils la même passion que leur père ? Éric probablement. Il vient d'acheter un petit voilier de 21 pi et il est en train de le remettre en état pour naviguer. Par contre, il est mieux que son père, il a fait des études; il termine sa maitrise en géomorphologie. Marie-Noëlle,elle, est inscrite en tourisme au collège de Granby. Ça se tient un petit peu. PAR
MARIE-CLAUDE CLOUTIER |
Le capitaine envie parfois le climat plus clément des mers du Sud. Pour le moment Richard Thibeault consacre la plus grande partie de son temps à la marlna qu'il vient d'acquérir à l'île Goyer. |
"J'ai
toujours navigué au froid : le Saguenay, l'île d'Anticosti,l'archipel
de Mingan, les lles-de-la-Madeleine |
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